Le dimanche 6 octobre : une messe pour le gens de la rue

 

Présidée par Mgr Stanislas Lalanne,une messe en présence de sans-abris, et en mémoire des morts de la rue, a été célébrée le 6 octobre en l’église Notre-Dame de  Pontoise.

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Luigi, 56 ans, le 4 février ; Kossigan, 78 ans, le 28 février ; Dimitiu, 63 ans, le 24 mai ; un homme non identifié, peut-être 46 ans ; Afton, 33 ans, le 17 juin ; Mickael, 46 ans, le 17 juillet ; Christine, le 2 septembre ; Patrick, 45 ans environ ; Dominique, Tilou, Piotr, Lionel, Taxi, Yelena, Jean…
Ils et elles ont une commune histoire tragique : ils et elles sont morts dans l’indifférence et l’anonymat des rues de nos villes du Val-d’Oise, au cours de ces douze derniers mois. Et combien d’autres, inconnus, se sont trouvés réunis dans le quartier des indigents de nos cimetières.
Dimanche 6 octobre, à l’église Notre-Dame de Pontoise, personnes sans domicile ou en très grande précarité de logement les ont portés dans la prière au cours d’une messe qu’ils avaient préparée, présidée par notre évêque, messe durant laquelle ils ont lu les textes de la Parole de Dieu. Lors d’une belle prière universelle, les prénoms des morts de la rue en Val-d’Oise durant l’année écoulée, oubliés de notre société, ont été proclamés dans un silence impressionnant. A suivi une procession émouvante : des lumignons représentant chacun d’eux ont été déposés par des gens de la rue et des bénévoles devant l’autel précédant le pain et le vin, corps et sang du Christ pour le salut du monde. À cet instant, les Paroles de Jésus retentissent : “Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie.”
Ce 17 octobre a lieu la journée mondiale du refus de la misère. Rappelons-nous ces mots du Père Joseph Wresinski, inscrits sur la dalle du Trocadéro : « Là où des hommes sont condamnés à vivre la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. »
Alors que, dans notre département, 17,1 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, soit environ 212 000 personnes, une voix se fait entendre : « chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” À cet instant, ces mots de Madeleine Delbrel sonnent comme un rappel : « Mon Dieu, si Vous êtes partout, comment se fait-il que je sois si souvent ailleurs ? »

Gilbert Lagouanelle
Octobre 2019